Quand on torturait pour la « science » : l’Unité 731

Le 25 juin 1892 nait Shiro Ishii, médecin japonais responsable de l’Unité 731, un centre de recherche bactériologique de l’armée impériale japonaise créé en 1933. Cette unité spéciale, top secrète, procède pendant une décennie entière à des expériences sur des prisonniers chinois, coréens, russes et même japonais, visant à étudier la résistance du corps humain et à développer des armes bactériologiques. Pour mener à bien cette sinistre entreprise, Shiro Ishii réalisera des expériences visant à inoculer la peste, le choléra ou l’anthrax à des prisonniers, et à les torturer jusqu’à-ce que mort s’en suive avec une violence inouïe. Hommes, femmes ou enfants, personne ne fut épargné et ceux qui avaient le malheur d’entrer dans les locaux de l’Unité 731 n’étaient dès lors plus considérés comme des êtres humains par leurs bourreaux, qui ne voyaient en eux que des cobayes. Comble de l’horreur, ces prisonniers étaient couramment appelés « maruta » par les membres de l’Unité 731, mot japonais signifiant « bûche de bois » car en effet ils avaient fait croire à la population que leur sinistre établissement n’était qu’une gigantesque scierie…

Outre la torture physique, on se servit aussi des prisonniers comme cibles vivantes d’armes à feu ou grenades, et les expériences allèrent même jusqu’au viol de femmes pour les rendre enceintes et expérimenter l’inoculation de maladies à leurs enfants. On laissait les prisonniers volontairement mourir de faim, de soif, ou de sommeil, pour tester la résistance du corps humain, de même que certaines expériences consistaient à brûler vivant ces cobayes ou les enfermer dans des chambres frigorifiques. Spécialiste de cette discipline, le docteur Shiro Ishii pratiqua aussi des vivisections sur des êtres humains, c’est à dire la dissection de personnes encore vivante… On estime à 10 000 le nombre de « patients » de cette unité, et à plus de 300 000 les victimes des armes bactériologiques qui y ont été développées, testée sur les populations civiles de Mandchoukouo, la province chinoise où ils étaient installés.

Lorsque les Russes pénètrent en Mandchourie en août 1945, les membres de l’Unité 731 détruisent leurs locaux et fusillent les prisonniers restant, et Shiro Ishii s’enfuit en Corée en compagnie des responsables de son organisation. Après la guerre, capturé par les troupes américaines, il négociera avec le général Douglas MacArthur sa liberté ainsi que l’étouffement de l’affaire, qu’il troquera en l’échange de tous ses résultats concernant ses expériences sur les êtres humains. Cette absence de condamnation contraste avec le procès de Nuremberg qui eu lieu au même moment, les « bourreaux de l’Unité 731 » n’étant nullement inquiété et bénéficiant même d’une pension, tandis que les criminels nazis capturés furent tous condamnés, et pour la majorité d’entre eux à la peine capitale.

Photo de Shiro Ishii, le boureau de l'Unite 731.
Photo de Shiro Ishii, le bourreau de l’Unite 731.

Quant à Shiro Ishii, il meurt le 9 octobre 1959 d’un cancer de la gorge, dans l’anonymat le plus complet.

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