5 opéras incontournables en peinture

Pelléas et Mélisande

Edmund Blair Leighton (1852–1922), Pelléas et Mélisande, 1910, huile sur toile, Williamson Art Gallery & Museum.
Edmund Blair Leighton (1852–1922), Pelléas et Mélisande, 1910, huile sur toile, Williamson Art Gallery & Museum.

Pelléas et Mélisande est à l’origine une pièce de théâtre composée par l’écrivain symboliste belge Maurice Maeterlink en 1893. L’histoire est celle de l’amour interdit entre la candide Mélisande, mariée au vieux châtelain Golaud, qui l’épouse après l’avoir trouvée en pleurs près d’une rivière dans la forêt, et Pelléas, le jeune demi-frère de celui-ci. Les deux jeunes gens se retrouvent régulièrement près d’une fontaine située dans une clairière, où Mélisande perd un jour malencontreusement sa bague de mariage et où leurs rendez-vous finissent par éveiller les soupçons de Golaud qui envoie son fils Yniold les espionner. Au moment où ceux-ci s’avouent finalement leur amour et consomment leurs sentiments dans une première étreinte, ils sont surpris par Golaud qui tue Pelléas d’un coup d’épée, cette union devenant ainsi par la même occasion la dernière. Quelques jours plus tard, Mélisande, qui a été légèrement blessée par Golaud, donne naissance à une petite fille anormalement petite, avant de trépasser non pas de ses blessures mais plutôt du chagrin inconsolable qu’elle éprouve à la perte de celui qu’elle aimait.

Triangle amoureux avec un mari jaloux dans la même veine que Tristan et Iseult, pièce remplie de symboles avec la prédominance de l’eau et de l’élément liquide   (larmes de Mélisande, fontaine associée à l’amour pur qui jaillit entre les deux jeunes gens ,  souterrains humides du château enfermant la jalousie de Golaud…), et dont l’atmosphère évoque celle des contes de fées, Pelléas et Mélisande a tout naturellement inspiré de nombreux compositeurs de la fin du XIXème et début du XXème siècle. Gabriel Fauré composa  en 1898 une musique de scène pour la pièce (suite pour orchestre opus 80), tout comme Jean Sibelius quelques années plus tard en 1905, et Arnold Schönberg lui dédia un poème symphonique en 1903, mais son adaptation musicale la plus célèbre  est l’opéra en 5 actes créé par Claude Debussy en 1902. Au sujet de son opéra, Debussy déclara: « J’ai voulu que l’action ne s’arrêtât jamais, qu’elle fût continue, ininterrompue. La mélodie est antilyrique. Elle est impuissante à traduire la mobilité des âmes et de la vie. Je n’ai jamais consenti à ce que ma musique brusquât ou retardât, par suite d’exigences techniques, le mouvement des sentiments et des passions de mes personnages. Elle s’efface dès qu’il convient qu’elle leur laisse l’entière liberté de leurs gestes, de leurs cris, de leur joie ou de leur douleur».

La jeune fille des neiges

Viktor Vasnetsov (1848-1926), Jeune fille des neiges, 1899, huile sur toile, Galerie Tretiakov
Viktor Vasnetsov (1848-1926), Jeune fille des neiges, 1899, huile sur toile, Galerie Tretiakov

Snégourotchka ou la « Jeune fille des neiges » est un personnage du folklore russe, où elle est souvent présentée comme la petite fille de Ded Moroz, l’équivalent du père Noël dans les pays slaves. Le conte le plus célèbre sur ce personnage est celui qui raconte l’histoire d’un paysan et sa femme qui ne pouvaient pas avoir d’enfant et décident alors de confectionner un enfant de neige qui prend vie et devient une petite fille au teint blanc pur comme les flocons. Quand le printemps arriva, la petite fille devint toujours plus fragile, et un jour, les autres petites filles l’invitent à aller jouer dehors avec elle et l’entraînent à sauter par-dessus un feu de joie. Mais quand elles se retournent, après avoir entendu un cri, elles découvrent que leur compagne a disparu et a fondu pour devenir un petit flocon de brume flottant dans l’air.

Le dramaturge russe Alexandre Ostrovski reprit ce conte en 1873 dans une pièce qu’il créa avec une musique de scène de Tchaïkovski. Comme dans le cas de Pelléas et Mélisande, la pièce de théâtre attira  l’attention d’un autre grand nom de la musique classique, le célèbre compositeur russe Nikolaï Rimski-Korsakov, qui en 1882 décida de la transposer sous la forme d’un opéra intitulé Snégourotchka ou la jeune fille des neiges. Ici, ce ne sont pas des paysans mais la fée printemps et le bonhomme hiver qui engendrent cette jeune fille féérique  poursuivie par la soif de vengeance du Soleil qui cherche à la faire mourir en allumant dans son cœur le feu de la passion. Alors que ses parents l’autorisent à fréquenter le monde des Hommes, Snégourotchka est tout d’abord confrontée à la compagnie du beau berger Lel qui fait fondre le cœur des filles mais ne parvient pas à faire naître de sentiments enflammés chez elle, et c’est finalement le jeune marchand Mizghir, déjà fiancé à Koupava et qui tombe éperdument amoureux de la jeune fille des neiges, qui suscite en elle un troublant émoi. Après avoir supplié sa mère de lui faire connaître ce sentiment profond et mystérieux qu’est l’amour,  celle-ci finit par accéder à sa demande tout en la prévenant  de dissimuler ses sentiments de la chaleur du soleil. Hélas, alors que les deux jeunes gens sont sur le point d’être mariés par le tsar, ils sont atteints par les premiers rayons solaires du printemps. Snégourotchka fond sur le champ et Mizghir se précipite dans la rivière, mais le tsar rassure les sujets du royaume en leur disant que cette mort est une bonne chose pour eux, car ainsi le soleil sera désormais plus clément envers eux. L’opéra de Rimski-Korsakov  se présente comme un hymne à la nature et au renouveau du printemps, avec notamment une mise en musique vibrante des chants d’oiseaux au prologue de l’opéra.

La Walkyrie

Gaston Bussière (1862-1928), La Révélation, Brünnhilde découvrant Siegmund et Sieglinde, 1894, huile sur toile, Musée Thomas-Henry
Gaston Bussière (1862-1928), La Révélation, Brünnhilde découvrant Siegmund et Sieglinde, 1894, huile sur toile, Musée Thomas-Henry

Fasciné par les figures de héros incarnant les idéaux chevaleresques, Richard Wagner n’a de cesse de s’inspirer des mythes épiques européens issus de la période médiévale, et il consacra une grande partie de sa vie et de son œuvre à sa reprise monumentale de l’épopée germanique la plus célèbre, la Chanson des Nibelungen, dans un cycle de trois opéras précédés d’un prologue, l’Anneau des Nibelungen, également appelé La Tétralogie. Représenté pour la première fois à la cour de Louis II de Bavière en 1870, la Walkyrie est le deuxième des quatre drames lyriques qui constituent La Tétralogie, faisant suite au prologue intitulé L’Or du Rhin, mais c’est aussi l’opéra qui a rendu la musique de Wagner célèbre dans le monde entier grâce à son morceau épique que vous connaissez tous, La chevauchée des Walkyries.  Dans cet opus, Wagner raconte l’histoire de la conception du héros des Nibelungen, le guerrier Siegfried, né de l’union incestueuse des jumeaux Siegmund et Sieglinde, des évènements racontés dans deux autres textes non pas germaniques mais scandinaves ayant directement inspirés La chanson des Nibelungen, l’Edda et la Völsung Saga les différentes épopées européennes de cette époque se mêlant souvent les unes aux autres au gré des traductions et des transmissions narratives. Wagner y adjoint d’autres éléments issus de la mythologie nordique, avec la présence de Wotan, mieux connu sous le nom d’Odin, le roi des dieux, son épouse Fricka, également appelée Frigg, et les neufs Walkyries, des déesses vierges de la guerre qui viennent chercher les combattants sur les champs de bataille pour les emmener au Walhalla, la demeure des dieux.

L’histoire commence lorsque Sieglinde et son époux Hunding, un homme brutal auquel elle a été mariée de force et avec lequel elle habite une demeure dans la forêt, offrent un jour l’hospitalité à un fuyard blessé poursuivi par ses ennemis dans la tempête.  Alors qu’ils le questionnent sur ses origines et son histoire, il s’avère que celui-ci a été blessé et a perdu ses armes en prenant la défense d’une jeune femme attaquée par la tribu à laquelle Hunding appartient, faisant de ce fait de celui-ci son ennemi juré. Hunding lui annonce alors qu’il lui offrira comme prévu l’hospitalité pour la nuit, mais que le lendemain tous deux devront se combattre.

 Après que Sieglinde ait glissé un somnifère dans le verre de son mari, les deux jeunes gens se racontent leur histoire, apprennent qu’ils sont frères et sœurs et, éprouvant une passion irrésistible et dévorante, tombent dans les bras l’un de l’autre. C’est alors que le roi des dieux, Wotan, apprend cette relation incestueuse entre les deux jeunes gens qui ne sont autre que….ses propres enfants issus de sa liaison passée avec une mortelle. Sur l’insistance de son épouse, la déesse du mariage Fricka, gardienne des valeurs familiales, Wotan doit se résoudre à punir son fils du péché commis, et ne se sentant pas le courage de le faire de sa propre main, il charge sa Walkyrie préférée, sa fille Brünnhilde, de favoriser Hunding et de faire tomber Siegmund au combat du lendemain.

Néanmoins, lorsqu’elle se rend dans la forêt où les deux amoureux célèbrent l’arrivée du printemps avant le duel redouté, la Walkyrie est attendrie par leur amour et est tiraillée entre son devoir envers son père et la compassion qu’elle éprouve, jusqu’au moment du combat où elle décide finalement de désobéir et de venir en aide à Siegmund, forçant ainsi Wotan à intervenir lui-même. Furieux, le dieu fait tomber sur le champ son propre fils avant d’abattre à son tour Hunding. Il recherche alors la Walkyrie rebelle, déçu du comportement de sa fille, et finit par la trouver au dernier acte, où celle-ci confesse son péché et lui explique qu’elle n’a fait qu’écouter la voie de son coeur. Bien que déchiré entre son amour paternel et l’obligation de punir sa fille pour l’outrage causé, Wotan déchoit Brünnhilde de son rang de divinité et elle devient alors une simple mortelle, qu’il plonge dans un profond sommeil en l’entourant d’un mur de flammes que seul un héros vaillant pourra franchir, dans des adieux bouleversants qui constituent l’un des sommets  de la littérature wagnérienne.

Ce sera finalement le héros Siegfried, fils de l’union de Siegmund et Sieglinde, qui la délivrera dans l’opéra suivant qui porte son nom. Mais dans l’ultime opéra de La Tétralogie, Le crépuscule des dieux, Siegfried oubliera son amour pour Brünnhilde pour la sœur du roi Gunther, et ce-dernier s’unit à son tour à la Walkyrie après que Siegfried ait pris sa place pour lui arracher son anneau magique qui la rendait invincible et imprenable. Cette trahison découverte par Brünnhilde coûtera sa vie au héros, menant à son assassinat fomenté par le sournois Hagen et à la tragédie finale des Nibelungen.

Parsifal

Georges Rochegrosse (1859–1938), Le chevalier aux fleurs, avant 1894, huile sur toile, Musée d'Orsay.
Georges Rochegrosse (1859–1938), Le chevalier aux fleurs, avant 1894, huile sur toile, Musée d’Orsay.

Ce magnifique tableau que vous avez peut-être déjà croisé au musée d’Orsay et qui représente un chevalier en armure entouré de jeunes filles nues vêtues de fleurs, restant visiblement de marbre face aux sollicitations des créatures aguicheuses, semble à première vue sorti tout droit de l’imagination de son auteur, le peintre français Georges Rochegrosse. Pourtant,  il est en fait tiré d’une légende que l’on doit encore une fois à Wagner, la légende du chevalier  aux fleurs.

En effet, Wagner ne s’est pas seulement inspiré des épopées germaniques :  parmi ses sources d’inspiration favorites se trouve aussi la matière de Bretagne, tout d’abord avec son opéra Tristan et Isolde qui reprend l’histoire d’amour courtois racontée par Béroul au XIIème siècle, mais il s’intéressa aussi bien sûr aux cycles arthuriens mis en vers par Chrétien de Troyes à la même époque.  Ces-derniers ont exercé une influence particulièrement forte dans les régions germaniques, où les récits ont été repris et traduits par de nombreux auteurs mais aussi modifiés, comme c’était l’usage à l’époque, et Wagner s’est inspiré de ces légendes dans plusieurs œuvres, et plus précisément du thème de la Quête du Graal qu’il a décliné dans deux opéras, Lolhengrin et son tout dernier opéra, Parsifal.

Parsifal, dont Wagner a commencé l’écriture en 1857 mais qui ne sera achevé que 30 ans plus tard et huit mois avant sa mort en 1887,  reprend un récit publié par le poète allemand Wolfram von Eschenbach au XIIème siècle et qui est lui-même issu du Perceval de Chrétien de Troyes, bien qu’il existe en réalité bien peu de points communs entre l’histoire racontée par Chrétien de Troyes et celle que l’on retrouve sous la plume de Wagner.

Le thème principal de l’œuvre, qui met une scène une communauté de chevaliers chargée de la protection du Saint Graal et de la Sainte Lance dans les Pyrénées, est celui de la lutte entre le bien de mal. Le mal est incarné par Klingsor, un personnage autrefois promis à devenir un chevalier du Graal, mais qui succomba un jour aux tentations de la chair et se châtra lui-même, selon une croyance répandue au Moyen-âge d’après laquelle la castration purgeait les hommes de leurs désirs coupables. Chassé de la communauté de chevaliers en raison de cet acte, Klingsor devint alors un mage noir vivant dans un domaine enchanté et entretenant une haine implacable envers les chevaliers du Graal, qu’il tente de faire succomber au même mal que lui.

Mais l’autre thème essentiel de l’opéra est la tentation incarnée par le désir. L’un des chevaliers de la communauté, Amfortas, a un jour le malheur de succomber aux charmes de Kundry, une femme déchue envoyée par Klingsor, et se voit ainsi infliger une grave blessure par le mage. Préservé de la mort par la présence du Saint-Graal, Amfortas est condamné à des souffrances éternelles associée à son péché, à moins qu’un être au cœur pur ne parvienne à le racheter en reconquérant la Sainte-Lance tombée entre les mains du magicien.

C’est Parsifal, un jeune homme élevé par sa mère loin des Hommes afin de le préserver du mal, qui parviendra à vaincre Klingsor en pénétrant dans son royaume maléfique. Après avoir résisté aux chevaliers déchus, celui se voit confronté à la tentation des plaisirs de la chair à travers une horde de jeunes filles magiques, les « filles fleurs » envoyées par le magicien et qui le pressent de leurs ardeurs.  Mais la pureté de l’âme de Parsifal lui permet de résister aux sollicitations des créatures féminines, ce qui lui vaudra le surnom de « chevalier aux fleurs ». La vraie tentation sera pour lui incarnée par Kundry, qui lui fait entrevoir les joies de l’amour, mais il surmontera cette épreuve avant de de défaire Klingsor tout en obtenant la rédemption de Kundry, qui reçoit  ainsi la grâce divine tout comme la figure de Marie-Madeleine dans la Bible à laquelle elle renvoie.

Si le personnage de Kundry incarne aussi  le motif classique des dangers de l’amour, la seule tentation à laquelle Parsifal soit sensible, la séduction des filles-fleurs est directement inspirée d’un mythe bien plus inattendu et surprenant : il s’agit de la légende de Buddha, qui fut lui aussi tenté par un sorcier appelé Mara. Voyant que Boudhha le sage venait à bout de son armée de guerriers, son adversaire lui envoya ses filles pour le tenter, mais celles-ci se montrèrent incapables de le séduire. Aussi surprenante qu’elle puisse paraître, l’influence des mythes bouddhistes dans l’oeuvre ne vient en fait pas de nulle part car Parsifal est imprégné des idées d’un célèbre philosophe allemand, Schopenhauer, qui lui aussi utilisa ces mythes pour justifier sa vision pessimiste des désirs humains comme une source perpétuelle de souffrances qu’il faudrait dépasser.  Mais le fait que la tentation soit incarnée par des jeunes filles vêtues de fleurs est en revanche bien une invention de Wagner. Cette idée originale lui aurait été inspirée par un roman français datant du 12ème siècle, le Roman d’Alexandre, dont le personnage principal entre à un moment dans une forêt magique peuplée de créatures féminines dont le corps fusionne avec des fleurs au printemps et qui se cachent sous la Terre en Hiver. Enfin, ces créatures  trouvent probablement leur origine lointaine dans les nymphes présentes dans la mythologie grecque, des divinités féminines d’une grande beauté qui incarnaient les différents éléments de la nature.

Quant au château enchanté qui place les hommes en proie à leurs tentations, on le retrouve déjà dans les récits de Chrétien de Troyes, et son influence est encore perceptible à notre époque, puisqu’on peut par exemple penser à une célèbre scène de Sacré Graal des Monty Python, où Galaad entre dans un château peuplé de jeunes filles affriolantes. 

Ainsi, l’histoire du chevalier aux fleurs, ultime testament artistique de Wagner, est loin d’être une simple fantaisie artistique :  au contraire, elle nous propose un parangon de  lutte entre la chair et l’esprit qui se termine par le salut de l’âme grâce au sacrifice, le héros incarnant la valeur la plus absolue que l’on attache à l’image du chevalier au Moyen-Age, à savoir l’abnégation face aux désirs et la pureté de l’âme. Même si elles ne sont que des créatures magiques qui ne possèdent pas d’âme, les filles-fleurs finiront d’ailleurs elles aussi par être rachetées par la compassion de Parsifal durant le dernier acte de l’opéra.

Carmen

Célestine Galli-Marié dans le rôle de Carmen par Henri Lucien Doucet 1886 Peinture à l'huile sur toile Tableau réalisé en Italie L'opéra Carmen de Georges Bizet a été représenté à l'Opéra pour la première fois en 1875. livret de Prosper Mérimée
Henri-Lucien Doucet (1856–1895), Carmen, 1884, huile sur toile.

 

Ce tableau du peintre Henri-Lucien Doucet représente la mezzo-soprano Célestine Galli-Marié qui fut en 1875 la toute première interprète du rôle-titre de Carmen de Georges Bizet, dont elle fut aussi au passage la maîtresse.  Adaptation d’une nouvelle du même nom publiée par Prosper Mérimée en 1847, Carmen est sans doute l’un des opéras les plus joués au monde et le chef d’œuvre de Bizet qui mourut seulement trois mois après sa première représentation à l’Opéra Comique, littéralement rendu malade par le peu d’enthousiasme que suscita la pièce à ses débuts. L’opéra raconte, sous le soleil de Séville, l’histoire d’amour passionnée entre une bohémienne andalouse au tempérament de feu, l’héroïne éponyme, et le brigadier Don José, que cette-dernière séduit pour échapper à la prison où il est chargé de l’emmener après une bagarre. Alors que Don José est jeté en prison pendant deux mois pour avoir délivré la prisonnière, il en ressort avec la rose que Carmen lui avait jeté à la toute première scène pour lui montrer qu’elle l’avait choisi comme élu de son cœur. Carmen lui propose alors de rejoindre le groupe de bohémiennes et de malfaiteurs auquel elle appartient, ce à quoi le brigadier se refuse dans un premier temps, avant d’accepter après que son chef ait tenté à son tour de séduire la belle gitane. S’ensuit une série de péripéties, lors desquelles Don José commet de plus en plus de méfaits et  Carmen s’amuse à rendre son amant fou de jalousie en séduisant d’autres hommes. Alors que le jeune homme découvre que Carmen s’est déjà amouraché d’un autre homme, un picaro du nom d’Escamillo, d’après lequel « les amours de Carmen ne durent pas six mois« , et comprend qu’elle ne renoncera pas à sa liberté pour lui, celui-ci est déchiré entre la passion orageuse mêlée de rage qu’il éprouve à son égard, qui le pousse à rester avec les bohémiens pour ne pas être remplacé par un autre dans le cœur de celle-ci, refusant de voir que c’est déjà le cas, et les remords qu’il éprouve à l’égard de sa mère. Carmen, désireuse de sa débarasser de sa présence devenue encombrante, le pousse à partir, ce qu’il finit par faire en lui assurant d’un ton menaçant qu’il reviendra la voir. Quelques temps plus tard,  Escamillo s’apprête à livrer un combat dans l’arène et Carmen lui dit que s’il en ressort la jeune femme refuse de se laisser impressionner. Alors qu’il lui apparaît et la supplie de partir démarrer une nouvelle vie avec lui sous d’autres cieux, puis la menace, Carmen se montre insensible à ses supplications et, dans une ultime provocation, elle lui jette la bague qu’il lui avait offerte pour lui signifier qu’elle ne l’aime plus. La pièce s’achève alors sur l’apothéose finale : au même moment où, sur la scène, Escamillo célèbre sa victoire sous les cris du public en liesse,  Don José, fou de désespoir, assène à Carmen deux coups de poignard sous lesquels elle s’effondre, morte.

 

 

Partager l'article:
0

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *