6 mystérieux contes que vous ne connaissiez pas

Si tout le monde connait plutôt bien les contes merveilleux tels que Cendrillon, la Belle au Bois Dormant ou le Petit Chaperon rouge, la richesse des récits folkloriques européens ne s’arrête pas à ces contes populaires. Retour aujourd’hui sur 6 contes mystérieux dont vous n’avez probablement pas entendu parler mais tout aussi merveilleux…

Grisélidis

Jules Joseph Lefebvre (1834-1912), Griselidis (la prière), date inconnue, huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Rouen.
Jules Joseph Lefebvre (1834-1912), Griselidis (la prière), date inconnue, huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Rouen.

Griselidis, marquise de Saluces, est un personnage du Moyen-Age ayant vécu au XIème siècle dont l’histoire a donné lieu à une célèbre légende médiévale retranscrite par de nombreux écrivains, parmi lesquels les italiens Pétrarque et Boccace, ce-dernier y ayant consacré la dernière nouvelle du Décameron, et l’auteur français Charles Perrault dans Les Contes de ma mère l’Oye. D’abord pauvre gardienne de moutons, Grisélidis fut un jour remarquée par le marquis de Saluces qui tomba amoureux d’elle et l’épousa, mais pour s’assurer de ses qualités, il lui fit subir une série d’épreuves terribles: il lui ôta la garde de ses enfants, la répudia, la renvoya dans sa pauvre chaumière et l’obligea à servir une autre femme qu’il feignit de vouloir épouser, mais dans ces épreuves, la pauvre Griselidis fit preuve d’une vertu et d’une piété sans faille qui finirent par être reconnues par son mari, qui la combla d’honneur et d’affection.

Dans la version de Charles Perrault, Grisélidis est une jeune bergère orpheline dotée d’un teint de lys et d’une beauté douce et humble, remarquée pour cela par un prince qui, malgré sa bravoure, possède un tempérament ombrageux et méfiant à l’égard de la gente féminine et cherche une épouse dont la modestie, la patience et l’obéissance la retiendraient des défauts qu’il voyait habituellement dans les femmes mariées. Le prince la surprend alors qu’elle est en train de filer au fuseau près d’une rivière située dans une clairière dans les bois, et il tombe aussitôt fou amoureux d’elle, se rendant tous les jours à la chasse pour pouvoir la rencontrer et préparant secrètement leur mariage qu’il lui annonce le moment venu et que le couple célèbre dans une innocente simplicité devant le peuple en liesse. Au bout d’un an, alors que Grisélidis a donné naissance à une petite fille, le prince est repris de la méfiance qu’il entretenait autrefois envers les femmes à l’égard de sa douce et chaste épouse et soumet sa femme à une série d’épreuves et de tourments de plus en plus terribles : il l’enferme tout d’abord dans sa chambre où passe à peine la lumière du jour, avant de lui reprendre tous les bijoux qu’il lui avait offerts, puis de lui retirer son nouveau-né pour la confier à un monastère et de lui annoncer quelques jours plus la tard la mort (fictive) de leur fille. Dans toutes ces épreuves, la jeune princesse conserve la patience, la douceur et l’obéissance qui la caractérisent. Les années passent et leur fille, dont Grisélidis ignore qu’elle a survécu, devient une belle jeune fille qui s’éprend d’un gentilhomme dont la bravoure et les qualités de cœur égalent sa belle apparence.  Voyant cela, le prince décide de tendre une ultime épreuve à sa femme, en lui faisant croire qu’il a décidé de prendre une nouvelle épouse et en renvoyant Grisélidis dans une chaumière modeste. Lorsqu’elle aperçoit celle qu’elle pense être la nouvelle future épouse de son mari que celui-ci lui a demandé d’aider à préparer leur mariage, Grisélidis ne peut qu’éprouver à son égard une douce tendresse maternelle dénuée de toute rancœur, ignorant qu’il s’agit en fait de sa propre fille. Finalement, le jour des noces, le prince, désormais conscient des qualités de cœur inégalées de son épouse, lui explique toute la vérité et lui annonce qu’il ne compte épouser aucune autre femme qu’elle et que la jeune fille en question est en réalité leur propre enfant, qui n’est pas morte, et qu’ils sont tous réunis pour célébrer par le mariage l’amour pur et sincère qui unit les deux jeunes gens. Le conte s’achève sur une morale qui loue le modèle de constance et de vertu « si séante au beau sexe » qu’est Grisélidis, dont les épreuves n’ont fait que renforcer sa patience et son obéissance à l’égard de son époux.

Ivan et le loup

Viktor Vasnetsov (1848–1926), Ivan Tsarévtich chevauchant le loup gris, 1889, huile sur toile, Galerie Tretiakov.
Viktor Vasnetsov (1848–1926), Ivan Tsarévtich chevauchant le loup gris, 1889, huile sur toile, Galerie Tretiakov.

Ivan Tsarévitch est un personnage récurrent du folklore russe, où il est présent dans divers contes. Au gré des différentes histoires, on retrouve la même trame narrative pour ce personnage : présenté comme le dernier de trois fils qui entreprennent une quête pour récupérer un objet ou une personne demandée par son père, il est le seul à en ressortir victorieux (le plus souvent avec à son bras une demoiselle en prime) face à ses deux frères aînés félons ayant tenté de le piéger. C’est le cas de l’histoire des Trois royaumes, l’un des plus célèbre contes russes et l’un de ceux qui ont connu le plus de versions différentes au monde, mais aussi du conte intitulé Ivan Tsarévitch et le loup gris illustré ici. Ce conte commence quand le tsar Démian, inquiet de voir que les pommes d’or qui se trouvent sur l’arbre de son jardin disparaissent chaque nuit, demande tour à tour à chacun de ses trois fils de monter la garde, jusqu’à ce que le troisième, Ivan, découvre que celles-ci sont en réalité dérobées par un oiseau de feu qui vole chaque nuit dans le jardin et dont il ne parvient qu’à saisir une plume. Le tsar demande alors à ses fils de partir à la recherche de l’oiseau de feu à travers les contrées voisines, et les deux aînés s’exécutent aussitôt, tandis que le troisième resta encore quelques temps près de lui en raison de son jeune âge, mais il le supplia tant que son père finit par le laisser partir. Chevauchant son destrier, Ivan arriva à un carrefour lui indiquant trois chemins: celui tout droit lui ferait avoir froid et faim, celui de droite le laisserait sain et sauf mais lui ferait perdre son cheval, et celui de gauche épargnerait son cheval mais lui ferait perdre la vie. Le jeune homme choisit alors le chemin de droite, et après avoir cavalé trois jours et trois nuits, il tomba sur un loup gris qui se jeta sur son cheval et le dévora.  Le jeune homme continua sa route à pied avant de s’écrouler de fatigue trois jours plus tard, et il rencontra à nouveau le loup, qui lui dit qu’il ne devait pas se lamenter car c’est lui qui avait choisi ce chemin. Néanmoins,  pris de pitié,  le loup dit à Ivan  qu’il savait où se trouve l’oiseau de feu, dans un jardin caché derrière un haut mur, et lui propose de le mener là-bas en le laissant le chevaucher.  Une fois arrivés au jardin, il le prévient de prendre l’oiseau mais pas la cage dorée dans laquelle il se trouve, néanmoins Ivan ne résiste pas à l’attrait de la cage et le carillonnement émis par celle-ci réveille les gardiens qui amènent Ivan devant le tsar de ce royaume. D’abord furieux, celui-ci se radoucit et accepte de lui donner l’oiseau quand il lui aura rapporté le cheval à la crinière d’or. Après l’avoir sermonné, le loup mène Ivan à travers les vallées jusqu’au royaume où se trouve l’écurie du cheval à la crinière d’or, et indique à Ivan comment aller le chercher tout en le prévenant de ne pas toucher à sa bride d’or. Mais Ivan cède à nouveau à sa fascination pour l’or et touche à la bride, ce qui réveille les gardiens qui l’amènent devant un second tsar très en colère. Après avoir entendu le récit d’Ivan, sa colère laisse place à l’indulgence et il lui dit qu’il lui donnera le cheval si le jeune homme lui ramène Hélène-la Belle, fille du tsar d’un autre royaume. Après avoir récupéré Hélène, Ivan, pris d’amour pour elle, est au désespoir de devoir la laisser au tsar, et le loup, plein de compassion, décide de l’aider en prenant l’apparence d’Hélène lors des noces pour duper le tsar.  Tous trois finissent par s’enfuir au galop, et, alors qu’il doit donner le cheval au second tsar, Ivan est à nouveau pris de tristesse et le loup décide de nouveau de prendre la place du cheval, avant que tous trois ne s’enfuient encore. Enfin, avec Hélène-la Belle, le cheval à la crinière d’or et l’oiseau de feu, Ivan et le loup arrivent au carrefour où ils s’étaient rencontrés, et le loup lui annone qu’il doit le laisser là mais qu’il l’aidera encore une dernière fois plus tard. Poursuivant son chemin, Ivan croise ses deux frères aînés qui, pris de cupidité, le décapitent pour pouvoir s’emparer d’Hélène, du cheval et de l’oiseau. Arrivé aux pieds du cadavre d’Ivan, le loup envoie une corneille quérir des fioles magiques qui lui permettent de le ramener à la vie, et comme son second frère devait épouser Hélène-la Belle le jour même, il le mène à bride abattue jusqu’aux portes du royaume de son père, où Ivan se précipite au mariage qui s’apprêtait à être célébré et annonce toute la vérité. Le tsar Démian chasse alors ses deux fils aînés du royaume et Ivan peut désormais vivre heureux aux côtés de celle qu’il aime. Enfin, les amateurs de danse et de musique classique auront reconnu dans cette histoire la trame narrative reprise en 1909-1910 par Igor Stravinsky dans le ballet l’Oiseau de feu, dont il composa la célèbre musique à la demande de Serge de Diaghilev.

Alionouchka et Ivanouchka

Viktor Vasnetsov (1848-1926), Alionouchka, 1881, huile sur toile, Galerie Tretiakov.
Viktor Vasnetsov (1848-1926), Alionouchka, 1881, huile sur toile, Galerie Tretiakov.

Viktor Mikhaïlovitch Vasnetsov est un peintre russe connu pour ses tableaux symboliques tirés du folklore de son pays, reconnaissables à leur ambiance onirique qu’on pourrait qualifier de « style conte de fée ». Ce n’est donc pas un hasard s’il illustra trois des contes présentés ici, dont celui d’Alionouchka et Ivanouchka sur la peinture ci-dessus.

Alionouchka et Ivanouchka est  un conte populaire slave oriental très connu rapporté par Alexandre Afanassiev dans son recueil des Contes populaires russes publié en 1873. L’histoire, proche de celle de Frérot et Soeurette des frères Grimm, est celle d’un frère et d’une sœur qui partent se promener ensemble à la recherche de baies, et dont celui-ci, Ivanouchka, désobéit à sa sœur et, assoiffé, boit dans un étang une eau ensorcelée qui le transforme en chevreau. N’ayant d’autre choix que de suivre désormais l’animal dans ses pérégrinations et alors que celui-ci pénètre dans les jardins du tsar, la jeune fille en détresse est recueillie par celui-ci, saisi par sa beauté, dont elle devient l’épouse et qui accepte qu’elle garde le chevreau auprès d’elle. Néanmoins, quelques temps plus tard, elle est jetée au fond de la mer avec une pierre par une sorcière qui prend ensuite son apparence et sa place auprès du roi. Le chevreau, qui a tout vu, refuse désormais de se nourrir et fait preuve d’un immense chagrin face à la perte de sa chère sœur. Gênée par la présence de ce témoin gênant, la sorcière supplie le roi de se débarrasser de lui et celui-ci, d’abord surpris, finit par accepter; alors le chevreau se rend au bord de la mer trois jours de suite et s’adresse au fond de l’eau pour implorer l’aide de sa sœur, qui lui répond qu’elle est prisonnière sous l’eau et qu’elle ne peut hélas rien faire. La troisième fois, il est suivi par le tsar qui assiste à la scène lorsque Alionouchka surgit des eaux et apparaît aux yeux du roi qui comprend ce qu’il s’est passé et fait brûler la sorcière dans les feux qu’elle avait préparés pour le chevreau.

Le petit elfe ferme-l’oeil

Caroline Emilie Mundt (1842-1922), Le petit elfe ferme-l'oeil avec son parapluie, 1894, huile sur toile, collection privée.
Caroline Emilie Mundt (1842-1922), Le petit elfe ferme-l’oeil avec son parapluie, 1894, huile sur toile, collection privée.

Une semaine du petit elfe Ferme-l’oeil (Ole Lukøje en danois) est un conte écrit par Hans Andersen en 1841 qui reprend un figure du folklore danois que l’on pourrait comparer au marchand de sable, le petit elfe Ferme-l’oeil. Tous les soirs, celui vient rendre visite aux enfants et il verse sur leurs yeux quelques gouttes de lait pour que ceux-ci s’endorment et deviennent paisibles comme il les aime. Le petit elfe ferme-l’oeil porte avec lui deux parapluies qu’il déploie en fonction des notes qu’ont les enfants sur leur comportement :  l’un est multicolore et bigarré et il l’ouvre au-dessus des enfants sages quand ils sont endormis pour leur inspirer des rêves doux et joyeux, l’autre est noir et il l’ouvre au-dessus du lit des enfants méchants pour leur inspirer un sommeil bête et sans rêves. Dans son conte, Andersen raconte tous les jours de la semaine où Ole Lukøje rend visite à un petit garçon appelé Hialmar et les rêves enchantés et merveilleux qu’il lui fait vivre dans son sommeil. Quand vint le dernier jour, le dimanche, le petit elfe ferme-l’oeil montra à Hialmar  son frère et lui expliqua qu’il ne rend jamais qu’une seule visite à quelqu’un : son autre nom est la mort, et lui aussi ferme lui aussi les yeux des personnes auxquelles il rend visite mais il les emporte ensuite avec lui sur son cheval. Comme l’explique le petit elfe, son frère la mort ne connait que deux sortes d’histoires : pour ceux qui ont eu des bonnes notes sur le cahier de leur comportement, il leur raconte une histoire si admirable et délicieuse qu’elle dépasse l’imagination humaine, tandis que ceux qui ont fait des mauvaises actions sont forcés d’écouter une histoire horrible à laquelle ils ne peuvent échapper.  Avant que le sommeil se lève et que le petit elfe ferme-l’oeil ne parte, Hialmar lui dit que maintenant qu’il la connait, il n’a pas peur de la mort et que celle-ci lui parait magnifique, et Ole Lukøje  lui dit alors qu’il a raison, mais qu’il devra toujours veiller à avoir de bonnes notes sur son cahier. Ce conte a par la suite été repris pour une suite orchestrale créée en 1923 par le compositeur français Florent Schmitt.

La jeune fille des neiges

Viktor Vasnetsov (1848-1926), Jeune fille des neiges, 1899, huile sur toile, Galerie Tretiakov.
Viktor Vasnetsov (1848-1926), Jeune fille des neiges, 1899, huile sur toile, Galerie Tretiakov.

Snégourotchka ou la « Jeune fille des neiges » est un personnage du folklore russe, où elle est souvent présentée comme la petite fille de Ded Moroz, l’équivalent du père Noël dans les pays slaves. Le conte le plus célèbre sur ce personnage est celui qui raconte l’histoire d’un paysan et sa femme qui ne pouvaient pas avoir d’enfant et décident alors de confectionner un enfant de neige qui prend vie et devient une petite fille au teint blanc pur comme les flocons. Quand le printemps arriva, la petite fille devint toujours plus fragile, et un jour, les autres petites filles l’invitent à aller jouer dehors avec elle et l’entraînent à sauter par-dessus un feu de joie. Mais quand elles se retournent, après avoir entendu un cri, elles découvrent que leur compagne a disparu et a fondu pour devenir un petit flocon de brume flottant dans l’air. Le dramaturge russe Alexandre Ostrovski reprit ce conte en 1873 dans une pièce qu’il créa avec une musique de scène de Tchaïkovski, avant que la pièce n’attire l’attention d’un autre grand nom de la musique classique, le célèbre compositeur russe Nikolaï Rimski-Korsakov, qui en 1882 décida de la transposer sous la forme d’un opéra intitulé Snégourotchka ou la jeune fille des neiges tout en modifiant largement l’histoire du conte originel.

L’ours-roi Valemon

TheodorKittelsen-KvitebjørnKongValemon(1912)
Theodor Kittelsen (1857–1914), L’ours-roi Valemon, 1901 ou 1912.

L’ours-roi Valemon est un conte norvégien publié en 1871 dans Les contes populaires norvégiens compilés par Peter Christen Asbjørnsen et Jørgen Moe. L’histoire est celle d’un roi ayant trois filles, les deux aînées, laides et méchantes, et la troisième belle et douce. Un jour, la plus jeune des princesses rêva d’une couronne d’or extraordinaire : le roi chargea alors ses orfèvres d’en confectionner, mais aucune ne correspondait à celle dont elle avait rêvé. Peu de temps après elle aperçut dans les bois un ours blanc avec la couronne d’or et, lorsqu’elle vint le trouver, celui-ci lui dit qu’il ne lui donnera la couronne que si elle accepte de l’accompagner dans son voyage. Fascinée par la couronne, la princesse accepta de le suivre, mais ils se rendirent alors au royaume de son père, que l’ours blanc attaqua et dont il défit l’armée sans faire de victimes. Dans l’espoir de faire partir l’ours, le roi envoya tour à tour ses deux filles aînées, mais toutes deux échouèrent lorsque l’ours leur demanda si elles s’étaient déjà assise dans un endroit plus doux et avaient déjà vu plus clair en répondant que cela avait été le cas à la cour de leur père. Lorsque vint le tour de la troisième fille, celle-ci répondit qu’elle ne s’était jamais assise dans un endroit plus doux ni n’avait jamais vu plus clair, alors l’ours l’emmena avec elle dans son royaume où ils vécurent ensemble heureux et où toutes les nuits, il devenait un homme pour la retrouver dans l’obscurité. Chaque année, la princesse donna naissance à un enfant que l’ours prenait avec lui et emmenait loin d’elle. Mais au bout de trois ans, alors qu’ils séjournaient chez les parents de la princesse, sa mère  lui donna un soir une bougie avec laquelle, la nuit venue et alors que son mari était endormi, elle se pencha au-dessus de lui pour regarder à quoi il ressemblait et, par malheur, comme dans le mythe grec d’Amour et Psyché, une goutte de cire tomba sur lui et le réveilla. Il lui dit alors que si elle avait attendu encore un mois en l’aimant ainsi sous sa forme d’ours, il aurait été délivré du sort qu’une sorcière lui avait jeté, mais qu’à présent, il devait partir et épouser la sorcière. La princesse monta sur lui pour le suivre, mais l’ours courait si vite que celle-ci finit par tomber au beau milieu de la forêt. Là, elle trouva chaque nuit sur son chemin une demeure différente où elle put se réfugier et dans laquelle vivait à chaque fois  une famille avec une petite fille. Les petites filles donnèrent à la princesse différents objets magiques : des ciseaux qui, quand elle coupait dans l’air, faisaient apparaître de la soie, du velours et des étoffes précieuses, une fiole qui se remplirait de ce dont elle aurait besoin et ne se viderait jamais et enfin un habit qui pouvait faire apparaître de la nourriture.  La quatrième nuit, elle se rendit dans une masure où vivait une femme âgée avec de nombreux enfants affamés que la princesse nourrit et habilla grâce à ses objets magiques; en remerciement de sa bonté, le mari de la femme lui confectionna alors des pinces d’argent pour qu’elle puisse escalader la montagne qui menait au royaume de la sorcière. Arrivée là-bas, la sorcière, cupide, lui proposa d’échanger les riches habits que la princesse avait découpés dans l’air contre ce qu’elle voulait. Celle-ci lui demanda une nuit avec son mari, la sorcière accepta mais drogua celui-ci de sorte qu’il ne put pas se réveiller. Le jour suivant, la princesse échangea sa fiole magique contre une nouvelle nuit, mais la sorcière drogua encore une fois celui-ci. Enfin, le troisième jour, elle échangea son habit magique contre une troisième nuit, mais cette fois-ci, un artisan avait assisté à la scène et avait prévenu le roi, de sorte que celui-ci ne but pas le breuvage préparé par la sorcière et put rester éveillé pour retrouver sa bien-aimée. Ils préparèrent alors un plan pour vaincre la sorcière : alors que lendemain devait être le jour du mariage entre la sorcière et le roi Valemon auquel devaient assister toutes les amies maléfiques de la sorcière, le roi demanda à des artisans de construire un pont piégé devant s’ouvrir sur un précipice dans lequel les sorcières tombèrent. Le roi et la princesse purent alors s’enfuir en récupérant les trésors volés par la sorcière et, sur le chemin du retour, le roi récupéra les trois petites filles qui étaient en fait les enfants qu’ils avaient conçus ensemble et qu’il avait placés là pour aider la princesse dans sa quête. Enfin,, de retour au royaume, la princesse et Valemon, désormais délivré de la malédiction de la sorcière, purent célébrer leur mariage et ils vécurent heureux avec leurs nombreux enfants.

Outre le mythe antique d’Amour et Psyché, cette très belle histoire affiche ainsi de nombreuses similitudes avec d’autres contes comme A l’ouest de la lune et à l’est du soleil, mais aussi La belle et la bête.

 

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